Quiet vacationing : prendre des vacances cachées

Quiet vacationing : prendre des vacances cachées

Dans le monde professionnel, de nouvelles tendances émergent constamment. Après le « quiet quitting » et les « lazy girls jobs », une autre pratique se distingue : le « quiet vacationing ». Cette tendance consiste à partir en vacances sans en informer son entourage, que ce soit collègues, amis ou famille. Ce phénomène, bien que récent, gagne en popularité et s’inscrit dans un contexte de pression accrue au travail et de gestion des jours de congé souvent limitée.

Une tendance qui vient d’un manque de congés aux USA

Le « quiet vacationing » trouve en partie ses racines aux États-Unis, où les travailleurs du secteur privé disposent en moyenne de quinze jours de congés payés par an, après cinq ans d’ancienneté.
Toutefois, un employé sur cinq ne bénéficie d’aucun congé payé. Cette réalité pousse certains à prendre des vacances en famille en toute discrétion.

Selon une enquête Harris menée auprès de 1 200 travailleurs américains, plus d’un quart des sondés ont déjà pris des congés sans autorisation. La rareté des jours de congés et la réticence des supérieurs à accorder du temps libre sont des raisons fréquemment évoquées.

Quiet vacationing : symptômes d’un épuisement professionnel ?

L’analyse de ce phénomène révèle une cause principale : la pression au travail. Les employés recourent au « quiet vacationing » non pas pour tromper leur employeur, mais pour échapper à l’intense pression et à la peur de paraître démotivés dans un environnement ultra-compétitif.

Cette pratique se retrouve même dans les entreprises offrant une « unlimited vacation policy ». Malgré cette flexibilité apparente, les employés hésitent à prendre trop de congés pour de nombreuses raisons :

  • Par crainte de nuire à leur image professionnelle.
  • Éviter la perception de manque de motivation
  • Contourner le refus de congés par les supérieurs
  • Gérer la rareté des jours de congé officiels.

L’ère du « always-on »

La démocratisation du télétravail et la disparition progressive des frontières entre travail et vie personnelle accentuent cette tendance. Certaines personnes soulignent les effets contre-productifs de ces vacances secrètes.

Elles ne permettent pas une véritable pause réparatrice et réduisent la productivité. Loin de se laisser berner, les managers démasquent les adeptes du « quiet vacationing » grâce à des indices révélateurs tels que les arrière-plans virtuels systématiques en visioconférence ou les réponses aux emails hors délais.

Télétravail : vers une meilleure performance des salariés ?

Néanmoins, certains employés trouvent que ces vacances discrètes augmentent leur efficacité.
Un salarié mentionne que ces pauses l’incitent à mieux planifier son travail. Il peut par exemple travailler efficacement dans la matinée avant de profiter de son après-midi au bord de la piscine dans un hôtel.

En France, on critique l’idée reçue selon laquelle séjour à l’étranger équivaut à des vacances. Selon certaines personnes, être un « digital nomade » permet de combiner travail et loisirs, prouvant que la présence physique au bureau n’est pas synonyme de meilleure productivité.